
La Conférence sur l’avenir de l’Europe est une façon pour les européens de partager leurs idées afin de façonner l’Europe de demain. Les citoyens français ont déjà eu l’occasion de s’exprimer dans les 18 régions.
La Conférence sur l’avenir de l’Europe est un exercice démocratique à l’échelle européenne. Elle a été proposée conjointement par le Parlement européen, le Conseil et la Commission européenne. Cet exercice se compose d’une série de débats citoyens qui permettent à tous les ressortissants européens âgés de plus de 16 ans de s’exprimer sur leur vision de l’UE. En France, les débats citoyens ont débuté à la mi-septembre 2021 dans les 13 régions métropolitaines et les 5 régions d’Outre-mer.
Quel avenir pour l’Europe ? – Des débats citoyens régionaux
Entre le 10 septembre et le 10 octobre, des débats citoyens ont eu lieu dans 18 régions françaises. Chaque conférence régionale a réuni entre 30 et 50 citoyens. Au total, ce sont 830 français qui ont été tirés au sort sur tout le territoire sur des critères de représentativité de la population. L’origine géographique, le genre, l’âge, le milieu socio-économique ou encore le niveau d’éducation font partie de ces critères.
Dans chaque région, les discussions se sont concentrées autour de la question suivante : « En tant que citoyens français, quels changements souhaitez-vous pour l’Europe ? » Les participants ont pu débattre sur ce qu’ils considèrent être les priorités de l’Union européenne.

La restitution des conclusions de ces 18 panels citoyens s’est effectuée du 15 au 17 octobre lors d’une Conférence nationale à Paris. Ces contributions seront remises au gouvernement français. Celui-ci se chargera de faire remonter les consultations des français au niveau européen.
En parallèle de ces consultations régionales, tout citoyen européen a la possibilité de se prononcer via une plateforme numérique multilingue.
Avenir de l’Europe : les régions d’Outre-mer ont elles aussi leur mot à dire
Durant les panels, les 5 régions d’Outre-mer ont elles aussi pu exprimer leur vision de l’Europe.
Du 10 au 12 septembre, des débats se sont tenus à Saint-Denis à La Réunion, ainsi qu’à Mamoudzou à Mayotte. 50 citoyens réunionnais 30 citoyens mahorais ont répondu à l’appel pour échanger sur l’avenir de l’Europe. Quelques jours plus tard, du 24 au 26 septembre, c’est en Martinique que se sont tenus ces panels. 30 citoyens ont représenté la population martiniquaise. Pour la Guadeloupe et la Guyane, il a fallu attendre le week-end du 8 octobre. 36 citoyens de Guadeloupe et de Saint-Martin et 27 guyanais ont eu l’opportunité de participer aux débats.
Dans chacune de ces régions, les sujets abordés furent variés : de l’écologie, à l’économie, en passant par la santé et l’éducation… De véritables incubateurs d’idées, qui bien souvent, ont reflété les préoccupations liées à la réalité du quotidien des Outre-mer. De nombreuses thématiques communes sont ressorties au cours de ces débats. Par exemple, la question de l’éloignement géographique qui se fait ressentir dans ces régions a été soulignée en Guyane et en Martinique.

Photo prise lors des panels citoyens à Cayenne. Source : Twitter du Préfet de la région Guyane
Une « belle implication » en Guyane
Yannick BREME, 22 ans, a travaillé en tant que facilitateur des débats à Cayenne. Ses missions : assurer la cohésion et mener les ateliers de travail. Les facilitateurs pouvaient également aider les participants à formuler leurs opinions lors des débats, sans toutefois les orienter.
Yannick explique qu’au long de ces deux journées de débats, les groupes citoyens, par leur expérience, et par leur ressenti, ont pu établir eux-mêmes des problématiques en lien avec l’Europe. Au cours des discussions, certains thèmes sont revenus, et notamment celui du manque de communication de l’Europe vis-à-vis des actions menées en Guyane. Les participants ont souligné que le flou autour des actions européennes sur le territoire peut parfois donner l’impression aux citoyens guyanais d’être délaissés.
Cependant, malgré certaines préoccupations, comme la question de l’éloignement physique, Yannick applaudit la belle implication et les échanges dynamiques des participants au panel citoyen. Il rappelle par ailleurs qu’en raison des restrictions sanitaires sur le territoire guyanais (confinement imposé le dimanche), le format de cette conférence a été modifié en Guyane. Il a été compressé sur 2 jours au lieu de 3 pour les autres régions françaises. Cela n’a pourtant pas empêché les citoyens guyanais d’être impliqués et efficaces.
« L’euroscepticisme était très loin, » a-t-il affirmé. À l’issue de ces deux jours de débats, Yannick décrit un sentiment de cohésion fort entre les participants. La conférence leur aura permis de se sentir « un peu plus européens qu’avant. »
Au total, ce sont plus de 450 heures de débat par région qui ont débouché sur des propositions d’actions concrètes.
Conférence nationale de restitution
Une poignée des 830 participants a eu l’occasion de participer à la conférence nationale de restitution qui a eu lieu du 15 au 17 octobre derniers à Paris. 100 citoyens des 18 régions françaises se sont rassemblés dans l’enceinte du Conseil économique social et environnemental (CESE) pour contribuer à cette synthèse nationale. Plus d’un millier de propositions d’actions concrètes ont été listées. Ces propositions alimenteront la contribution de la France à la Conférence sur l’avenir de l’Europe.
L’intégralité de cette conférence est disponible sur le site de la CESE.
Auteure : SC